Cafards, blattes, cancrelats... Autant de termes qui désignent un seul et même insecte nuisible, que personne n’a envie de croiser dans son foyer. Pourtant, les cafards font partie des nuisibles les plus répandus en France, et sont source de nombreux désagréments pour leurs victimes. Découvrez quelles sont les espèces de cafards que l’on trouve en France, comment reconnaître une invasion et quelles en sont les conséquences ci-dessous.
Tous ces termes sont synonymes et désignent les mêmes nuisibles. Les cafards font partie de l’ordre des blattoptères, une classe d’insectes regroupant de nombreuses autres espèces telles que les termites ou encore les mantes. On dénombre aujourd’hui environ 6000 espèces différentes de blattes, réparties dans le monde entier, mais seules 1 % d’entre elles interagissent régulièrement avec les êtres humains et posent parfois problème, raison pour laquelle on les place parmi les nuisibles. Pour information, cela représente entre 25 et 30 espèces de cafard nuisibles. Les premiers cancrelats ont foulé le sol de la Terre il y a plus de 350 millions d’années et n’ont cessé de se reproduire, ce qui donne une idée assez claire de la résistance de ces insectes.
Les cafards sont des insectes généralement assez grands, en tous cas ceux que l’on croise régulièrement dans les habitations humaines. Leur couleur est brune ou noirâtre, leur corps est allongé et aplati, plutôt de forme ovale et la plupart des espèces possède des ailes. La tête des blattes est dotée d’antennes assez longues et de grands yeux. Les pièces buccales, qui forment la bouche des cafards, sont de type broyeur, ce qui leur permet d’avoir un régime omnivore.
Si une trentaine d’espèces est connue pour interagir avec les humains, seules 4 d’entre elles sont susceptibles d’envahir les habitations françaises. Il s’agit de la blatte germanique, de la blatte orientale, de la blatte américaine et, dans une moindre mesure, de la blatte rayée. Voici les caractéristiques de ces quatre espèces de cafards.
La blatte germanique existe dans le monde entier. Les adultes mesurent entre 13 et 16 mm de long, et sont facilement reconnaissables à leurs deux lignes foncées et longitudinales sur le corps. Les blattes germaniques apprécient les lieux humides et chauds, ce qui explique qu’on les retrouve souvent à l’intérieur des bâtiments d’habitation, dans les cuisines ou les salles de bain. Concernant le cycle reproductif de la blatte germanique, il faut savoir que les femelles déposent 35 à 40 œufs dans un sac, qu’on appelle une « oothèque », qui y demeurent pendant un mois, temps nécessaire pour que les nymphes soient viables. Ces dernières deviennent adultes au bout de 6 semaines à 6 mois, en fonction de leurs conditions de vie. En moyenne, 3 ou 4 générations de blattes peuvent se développer en une année.
Les blattes orientales adultes mesurent 20 à 25 mm de long et ont un corps de couleur unie, brun foncé ou noir. Les ailes des femelles sont sous-développées par rapport à celles des mâles. Les blattes orientales femelles pondent une quinzaine d’œufs, qu’elles déposent dans une oothèque. Les œufs éclosent au bout de 2 mois, et les nymphes atteignent l’âge adulte après 6 à 18 mois. On retrouve généralement les colonies de blattes orientales dans les décharges ou sur des tas de feuilles puisque c’est une espèce qui préfère les milieux naturels, et qui est particulièrement attirée par les odeurs de putréfaction.
Les blattes américaines sont les plus grosses que vous risquez de croiser dans une habitation ; les adultes peuvent en effet atteindre 40mm de long. La couleur de leur corps est brun rouge luisant, et on peut facilement observer les ailes qui dépassent, surtout chez les mâles. Les femelles pondent une quinzaine d’œufs, qu’elles déposent dans une oothèque. Elles transportent ce sac sur leur corps pendant plusieurs jours, avant de finalement le déposer. L’éclosion des œufs arrive au bout d’un ou deux mois, et les nymphes ont besoin de 6 à 12 mois pour devenir adulte. Les blattes américaines s’installent souvent dans des zones sombres, calmes et humides comme les sous-sols, en dessous des planchers, dans les cuisines ou encore les salles de bain.
Bien que la blatte rayée soit moins répandue que ses cousines germanique, américaine et orientale, il arrive parfois qu’on la croise dans nos habitations. Elle est assez petite, entre 10 et 15 mm de long environ, et se reconnaît à ses petites rayures jaunes et marrons sur l’abdomen. La blatte rayée préfère les environnements chauds et humides, on les retrouve donc principalement dans les plafonds, les greniers et autres endroits chauffés. Cette espèce de blatte est opportuniste et évolue préférentiellement la nuit.
Si les cafards sont si souvent tentés de s’installer dans les habitations humaines, c’est qu’ils y trouvent tout ce dont ils ont besoin pour se nourrir. Il faut savoir que les cafards, peu importe leur espèce, mangent tout ce qu’ils trouvent, que ce soit d’origine animale ou végétale. Ils peuvent ainsi se nourrir de nos restes alimentaires et déchets, de nos réserves (sucre, farine, légumes, biscuits…), mais également de contenants comme le carton, de colle, de dentifrice, de savon, de cheveux humains, de peaux mortes… Bref ils mangent de tout, et même leurs congénères.
Comme de nombreux autres nuisibles, les blattes se reproduisent très rapidement, et il est crucial d’agir rapidement pour éliminer les cafards. Voici les signes qui peuvent indiquer que vous êtes victime d’une infestation de cafards, et que vous devriez contacter un expert en éradication de cafard au plus vite.
Si vous voyez des trainées brunes ou noires sur vos sols ou vos murs (les excréments des blattes), des mues de cafards, des cadavres, des emballages alimentaires grignotés, etc., il est probable que des nuisibles aient envahi votre maison et que vous deviez prendre des mesures pour le traitement des cafards. Il se peut également que vous trouviez des poches d’œufs vides ou pleines ou des restes de cocons. Sachez par ailleurs qu’une blatte n’est jamais seule : si vous en apercevez une, soyez sûr qu’il y en a beaucoup d’autres !
En dehors du fait que les cafards sont associés à des environnements humides et sales voire insalubres, ils peuvent également représenter un réel danger pour la santé. En effet, les excréments, la salive et les mues de ces nuisibles peuvent provoquer ou aggraver des symptômes allergiques chez les personnes sensibles. Ces dernières peuvent notamment développer de l’asthme et/ou de l’eczéma. Outre ses symptômes, les cafards peuvent être porteurs de maladies, c’est assez rare, mais c’est un danger réel. Parmi les maladies potentiellement transmises par les cafards se trouvent la salmonellose, la dysenterie, la fièvre typhoïde, la tuberculose, l’hépatite, la gastro-entérite et également diverses maladies parasitaires et infections fongiques. La présence de blattes dans votre habitation représente donc un potentiel danger pour votre santé, et vous ne devriez pas attendre pour prendre des mesures de désinfection de cafards.
Au-delà de ces problèmes de santé, une infestation de cafards favorise souvent l’apparition d’une odeur nauséabonde et persistante, ce qui participe à dégrader les conditions de vie des victimes. Dégradation des conditions de vie qui peut, à la longue, affecter la santé psychologique. Pour les professionnels enfin, et notamment pour les commerces de bouche, les restaurants et l’hôtellerie, les blattes représentent un gouffre financier. Les denrées alimentaires entamées devant être jetées pour assurer l’extermination de cafards, c’est tout un stock qu’il vous faudra peut-être remplacer. Sans compter l’impact très négatif des cafards sur la fréquentation des commerces envahis. En tant que professionnel, n’attendez pas pour tuer les cafards.
Les cafards sont un fléau partout dans le monde, mais les zones à forte densité de population comme l’Ile-de-France et Paris sont particulièrement touchées. Les appels concernant l’élimination de cafards se multiplient en région francilienne et il apparaît que de très nombreux foyers, commerces et autres services hôteliers sont victimes d’une invasion de cafards.